Qui pourrait croire, à première vue, que l'une des cérémonies les mieux enracinées et les plus populaires du catholicisme soit d’apparition relativement récente ? le Christianisme à ses débuts, puis l'orthodoxie, l'ignorent complétement. Rien non plus en Occident au Moyen-Age...
C'est au XVI ème siècle que l'idée prend corps de faire ratifier aux enfants les promesses de leur baptême au moment où, physiquement, mentalement et socialement, ils quittent l'enfance.
Le premier à l'avoir suggéré semble avoir été Érasme, en 1522. Mais comme chacun sait, le XVI ème siècle fut un siècle d'orages, surtout dans le domaine religieux... C'est en 1593 que l'on ouvre la première mention, en France d'une telle fête : c'était à Aumale, dans le diocèse de Rouen.:
Puis les choses s'accélèrent : 1616, première description de la cérémonie (Saint-Nicolas du Chardonnet, Paris) ; 1660, le rituel de Bourges donne des consignes précises, qui seront reprises et imitées pendant près de trois siècles. Citons-en quelques points essentiels : la messe sera chantée solennellement, les enfants communieront juste après le prêtre, on mettra ses plus beaux atours et l'autel sera "fort orné".
Il n'y a pas d'inventeur de la première communion : même s'il l'on peut retenir le nom d'Adrien Bourdoise, prêtre à Saint-Nicolas du Chardonnet, dans les années 1600, il est certain qu'il s'agit d'une idée qui était "dans l'air". On retrouve là l'action des curés de paroisse, des jésuites, des Ursulines,... et de "Monsieur Vincent".
Leur souci commun était de restaurer le prestige du catholicisme face à une réforme qui avait failli tout submerger ; le Roi lui-même (Henri IV) n'en venait-il pas ? Créant une fête nouvelle, l’Église s'appuyait sur les enfants pour catéchiser les adultes. La formule aura de l'avenir.